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N°33

14 septembre 2011

ENVIRONNEMENT-TIC

Quiet Oceans devient le prévisionniste du bruit en mer

Cette start-up aspire à devenir le  »Météo France » des bruits sous-marins grâce à sa plate-forme d’évaluation et de prévision du bruit en mer. Une première.

Les scientifiques ont convaincu l’Europe de lutter contre la pollution sonore sous-marine en mer dont l’augmentation chronique est estimée à 3 décibels par décennie. Or le bruit représente une menace avérée pour les populations de mammifères marins et des autres espèces. « La directive cadre  »Stratégie pour le milieu marin », adoptée en 2010, vise à en limiter l’impact car elle oblige les États membres à surveiller 11 indicateurs révélateurs du bon état écologique marin. Parmi lesquels figure le bruit », résume Thomas Folegot, océano-acousticien et fondateur de Quiet Oceans, une société d’ingénierie créée à Brest en 2010. Cette start-up aspire à devenir le  »Météo France » des bruits sous-marins grâce à sa plate-forme d’évaluation et de prévision du bruit en mer. « Nous sommes spécialisés dans la prévision du bruit sous-marin lié aux activités humaines en mer », résume le dirigeant.

Échéance 2012. Son offre baptisée  »Quonops » tombe à pic puisque les gouvernements doivent évaluer d’ici 2012 l’état du bruit dans leurs eaux, puis en suivre l’évolution. « Par répercussion, toute nouvelle activité en mer doit évaluer ses impacts vis à vis des espèces marines, qu’elles soient sédentaires ou migratoires » poursuit Thomas Folegot qui s’est entouré d’acousticiens, d’ingénieurs en mesure et d’informaticiens. L’équipe a ainsi bâti un système géographique qui cartographie les sources de bruit et établit des prévisions. Une première mondiale ! « Nous utilisons notamment des données provenant d’une réglementation maritime qui oblige les navires à se géolocaliser par GPS et à s’identifier en émettant des données en continu (nom, position, numéro d’identifiant, type de bateau, destination, etc). »

Suivi du trafic maritime. Grâce à ce système obligatoire pour tous les navires de plus de 300 tonneaux, Quiet Oceans suit le trafic maritime en temps réel et cartographie le bruit associé par un système intégré d’observatoires acoustiques et de modélisation. La plate-forme est connectée à d’autres flux continus de données telles que la température et la salinité de l’eau qui conditionnent la propagation du son, la hauteur des fonds marins, les prévisions météorologiques et l’état de la mer. « Demain, nous pourrons prédire la pollution sonore induite par le passage des navires sachant que nous connaissons leur destination », poursuit le dirigeant qui prévoit de réaliser 400.000 euros de chiffres d’affaires en 2011 contre 55.000 euros en 2010. Parmi ses clients, outre les États membres, l’entreprise intéresse les industriels qui répondent à l’appel d’offres sur les parcs d’éoliennes en mer. En effet, ces dernières devront estimer dans leur réponse le bruit généré par les futurs travaux et les éoliennes en fonctionnement. Mais aussi proposer une méthodologie pour la suivre et prendre des mesures correctives. Vaste programme.

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